Le pianiste du blues bar
Des doigts qui courent, sur un clavier,
Des clients sourds, et un chansonnier,
Peu de monde autour, de ses touches usées,
Il chante l'Amour, mais lui seul le sait,
Car la salle se moque de ses chansons,
Et à force d'écrire, il en perd la raison…
Un verre de gin, pour noyer l'image,
De celle qu'il aime, il n'est pas sage,
Puis il s'enivre, et continue à jouer,
Il ne veut plus vivre, il préfère rêver,
Et tout cela, il en fait des rimes,
Car ses textes sont sa vie qu'il mime…
La pendule tourne, les verres vides,
Renvoient son image, il est livide,
C'est l'heure de partir, d'aller se coucher,
Il est temps de sortir, et d'abandonner,
Son clavier, son gin, et son verre,
Demain soir, il chantera encore ces airs amers…
La nuit est partie, les gens levés,
Il marche sans vie, le bar est fermé,
Il arrive chez lui, et va s'allonger,
Il pense à celle qui vient de le quitter,
Après tout, ce n'est pas une vie,
Et la radio parlera de ce pianiste qui en a fini…
Qui en a fini…
Avec sa vie…
De neige et de glace
Refrain:
De neige et de glace étaient les plaines,
Sur lesquelles violemment déferlait la haine,
Des corps par milliers se sont entassés,
Et toi soldat anonyme, par là t'est passé.
Stalingrad, ville d'un dictateur,
Attaquée en masse par un autre meneur,
Mais la dedans où sont les hommes?
Hiver glacial près de la Volga,
Les hommes tombaient à tours de bras;
Ils se disaient, qu'est ce que nous sommes?
(Au Refrain)
Le front Russe s'est grand ouvert,
Comme une fenêtre de l'enfer sur terre,
Où seule la Mort a trouvée ses gains,
Mais alors dis moi grand père,
Je te comprends pourquoi tu étais fier,
De me dire J'en reviens
(Au Refrain)
Maintenant les survivants sont vieux,
Et beaucoup sont partis dans les cieux
Nous les appelons nos ancêtres,
Toi mon grand-père tu y étais,
Le mauvais uniforme tu portais,
Mais c'était ça…ou ne plus être…
Ton prénom sonne comme les notes d'un violon:
J'ai tenté de marcher sur cette corde si tendue,
Et si près de la clé l'équilibre j'ai perdu,
J'ai tant rêvé d'être à la place de ton violon,
Pour que toujours je vibre des notes de ton prénom,
Avec mille tendresses tu m'aurais prise dans tes bras,
Sous tes mains, ton archet résonner de cette voix
Qui dis je t'aime….
Refrain:
Ton prénom sonne comme les notes d'un violon,
Trémolo dans ma voix, sanglots si longs,
Car au fond t'aimer, c'est n'être pour toi,
Qu'une partition que tu ne liras pas.
De tes deux petites mains tu as tant caressée,
Le bois si divin de l'instrument tant aimé,
Sensuelle quand tu le maintient si près de toi,
J'aurais tant voulu être ce petit bout de bois,
Mais les notes que tu joues volent en accords majeurs,
Toutes ces notes, qui brisent encore mon cœur,
Disent tu l'aimes…
(Au Refrain)
Quelques mots :
Je suis comme un pastel noir entre les mains d’un enfant,
Car je trace un ciel sombre sur des feuilles de papier blanc,
Je mets en forme les vagues de l’âme fatiguée d’un homme,
Qui chaque jour malgré sa force lentement déraisonne…
Refrain :
J’voudrais te laisser quelques mots tendres et sincères,
Exprimer mes joies mes peines, toutes mes colères,
Mais je reste figé dans mon élan devenu inutile,
Car tout ces mots sont sûrement bien trop futiles…
Musique au cœur comme un déchirement de la mémoire,
Voile terne du linceul de mes rêves devenus désespoirs,
Je me convaincs de ne plus raisonner de ne plus comprendre,
J’aimerais tant pouvoir m’oublier au lieu de me descendre…
(Au Refrain)
Je suis ce feutre usé entre les doigts d’un de ces enseignant,
Qui trace des lignes courbes sur un tableau bien trop blanc,
J’essaye alors de joindre à chaque fois ma vie par les deux bouts,
J’ai courbé tant de fois l’échine, je voudrais être enfin debout…
Mais quoi ? Pourquoi ? Tout ces mots reviennent à chaque fois,
Comme des blessures par l’alcool qui s’épingleraient sur mon foie !
Les âmes sans voix qui crient à l'aide:
L'âme de noir vêtue, des gens s'affairent,
Ils font tous semblant, ils veulent avoir l'air,
D'avoir le bonheur, d'avoir une vie exemplaire,
Très bons comédiens, ils finissent en se foutant en l'air,
Car leurs voix se sont perdues sur cette terre,
Noyés dans la foule immense comme la mer.
Refrain :
Les âmes sans voix qui crient à l'aide,
Résonnent en moi, que puis-je y faire,
Car moi aussi, peu à peu je cède,
Dans ce monde sans foi, si proche de l'enfer.
Des sanglots si longs, comme disait Verlaine,
Un chemin de croix, pour ceux qui ont de la peine,
Un énorme poids, je ne suis pas un chêne,
Je suis trop fragile, attachés à ces chaînes,
Qui me lient à toi, mais je sais que cela mène,
C'est Nulle part, quelle maudite rengaine.
(Au Refrain)
Je me sens comme cet homme qui ressasse,
Cette question, "Quelle est ma place?"
Pas de réponse, tous restent de glace,
Il ne cherche plus, plus rien ne le tracasse,
Il arpente les rues, il se fond dans la masse,
D'ailleurs il ne veut qu'une chose, qu'il trépasse…
(au Refrain)
Douleur invisible que peut être l'amour,
Des mots perdus, que l'on dit toujours,
Mais c'est foutu, puisque en ce jour,
Tu m'as dit adieu, je ne suis pas sourd,
J'oublierais peu à peu, mais rien n'est si lourd,
Que tout ces regrets, que je porte à mon tour…
(au Refrain)