Je lis actuellement un livre que je recommande à tous, notamment aux militaristes de tout poil, aux imbéciles qui fantasment sur les armes et qui croient que la guerre est une chose faite pour les hommes:
Svetlana Alexievitch "La guerre n'a pas un visage de femme".
C'est un recueil de témoignages de femmes russes qui ont fait la guerre de 41 à 45 contre les allemands. Les récits sont sidérants, tendres, touchants, parfois très durs ou effrayant, et par des petites voix douces de poupée elles décrivent l'enfer et l'humanité qu'une femme apporte à ces hommes qui se croient invulnérables.
"Nous les hommes quand on les a vu arriver, on croyait que c'était des infirmières. une fois qu'elles ont porté des fusils plus grands qu'eux on s'est moqués. Mais quand on a vu leur courage, on les as respectés et nous n'osions même plus les désirer tant on en a fait des camarades de souffrance".
"Je me lavais les cheveux avec de l'eau de la cendre au début, mais comme les alarmes et les alertes étaient incessantes, j'ai demandé à une amie de me couper mes nattes pour me laisser que des cheveux courts. J'avais des nattes qui m'arrivaient au bas du dos".
"L'armée n'était pas préparée à nous accueillir, alors on n'avait que des uniformes masculins trop grands pour nous. On m'a donné un sac de toile et j'ai enlevé le fond, fait des bretelles avec les bandouilières et enfilé le tout comme une robe. L'intendance a dit que c'était un scandale... et l'officier a décidé de nous autoriser à repriser nos tenues pour les ajuster à nos constitutions chétives".
A lire et à méditer avec toute la force de la sincérité de ces regards de femme sur la bêtise humaine.