Canon EOS 1D Mark IV
Et voilà le nouveau vaisseau amiral de la flotte typée "reportage-sport" de Canon. Une page est tournée : comme le 7D , le 1D MkIV, remplaçant du 1D MkIII, offre une avancée spectaculaire sur l'ancien modèle dont il remet les principales caractéristiques à jour ! Le travail des ingénieurs a surtout porté sur l'obtention d'une définition élevée face à l'offre Nikon (D3s : 12 Mpix) tout en assurant des performances réputées comparables en haute sensibilité (dont la plage s'étend du reste à la même valeur magique de 102.400 ISO !). Heureusement, ils ne sont pas arrêtés en si bon chemin et l'AF est entièrement revu avec un module extrêmement ambitieux et prometteur (plage ultra-large, 45 collimateurs dont 39 en double croix pour objectif f/2,8) et des performances époustouflantes en rafale : 10 i/s sur 121 vues en Jpeg L !
Attention, boîtier pro exclusif, même si la définition lui confère une honorable polyvalence : au prix annoncé, 5.300 euros, il se destine clairement aux photos reporters et photographes de sports qui ne peuvent se satisfaire des demi-mesures ! Cela laisse augurer du prix du futur 1Ds MkIV de 26,6 Mpix (si l'on conserve la même densité de photosites, mais il est probable que, pour un boîtier typé studio/objet/mode/architecture on se calquera sur celle du 7D, soit alors 47,6 Mpix)…
Les points clés
• Nouveau capteur Cmos rhododendron-H (coefficient de recadrage de x1,3) de très haute définition : 16,1 Mpix, valeur record pour un appareil typé sport et reportage, qui permet de recadrer ou de conserver une qualité acceptable via la définition "dégraissée" sRaw (utiles pour une transmission satellitaire par un photojournaliste isolé, par exemple). Cette définition de 16 Mpix offre un potentiel d'impression de haute qualité, sans compromis ni interpolation, jusqu'en A2 (et, comme toujours, bien plus en partant du Raw, moyennant un travail soigné d'interpolation et d'accentuation fine). Excellentes performances en conditions de faible éclairage : par rapport à l'ancien rhododendron-H, le nouveau Cmos du MkIV bénéficie des avancées développées pour le 7D (microlentilles jointives, réduction de l'épaisseur des pistes de commande permettant d'améliorer le rapport F/D des microlentilles).
• Plage de sensibilité de 100 à 12.800 ISO, extensible de 50 à 102.400 ISO.
• Nouvelle plage AF à 45 points, dont 39 collimateurs de type croisés, opérationnels à f/2,8. Microprocesseur dédié pour un suivi AF de haute précision. Mode "AF Spot" pour une mise au point ponctuelle ultra-précise (ces caractéristiques ont été dévoilées sur le 7D mais il ne fait guère de doute qu'elles ont été développées dans le secret des labos pour le vaisseau amiral de la flotte "action" de Canon, le nouvel 1D MkIV). Qu'il s'agisse de la cadence (dont chacun sait qu'elle a une grande influence sur le suivi AF) de 10 i/s et de la force de frappe des 45 collimateurs dont 39 sont de type croisés à double jeu de barrettes pour accroître la précision avec les objectifs ultralumineux ouvrant à f/2,8 ou mieux, ce capteur dispose enfin de tous les éléments pour se mesurer efficacement au Multicam Nikon des D3. Le processeur dédié, comme pour le 7D (ou les Sony Alpha 500/550 dans une tout autre gamme) est un gage d'efficacité et le disposition de sélection automatique de la plage lorsqu'on bascule l'appareil d'un cadrage horizontal à vertical, est une idée excellente, d'une efficacité pratique redoutable sur le terrain.
• Prise de vues en continu à 10 i/s sur 121 images JPEG (L) : sacrée cadence et sacré buffer !
• Double processeur “DIGIC 4” haute vitesse : permettent un traitement en temps réel du flux de données livrées à 10 i/s en pleine résolution par les 8 canaux de sortie du capteur (deux fois R/V/V/B).
• Conversion A/N sur 14 bits.
• Styles d’image optimisés en vue de l'obtention de Jpegs directement utilisables en presse (accentuation/saturation plus soutenues par défaut que sur la génération antérieure).
• Traitement très élaboré du bruit : le bruit basse fréquence (les amas colorés) et le banding aux sensibilités extrêmes ont disparu, comme avec le 7D. Le moutonnement coloré est très réduit et particulièrement fin avec une granulation "compacte", bénéfice de la définition très élevée.
• Optimiseur d’exposition automatique : s'ajoute au mode "Hautes Lumières" 14 bits pour déboucher les ombres si nécessaire.
• Mesure de lumière : évaluative 63 zones, pondérée, sélective ou spot. Etonnant de ne pas avoir intégré au MkIV la nouvelle cellule discriminant les longues et les courtes longueurs d'onde pour une prise en compte de la couleur. Sans doute, l'appareil était-il déjà bien avancé au moment un ingénieux ingénieur a eu l'idée de ce nouveau capteur, qui du coup ne trouve place que dans le boîtier "expert", le 7D !
• Viseur reflex : verres de visée interchangeables, couverture 100 %, grossissement x 0,76. Luminosité et contraste très élevés, excellent relief d'œil (vérifiés par le binoclard de service de la rédac!).
• Nouvel écran LCD de 7,6 cm de diagonale, type Clear View II : là encore, c'est le modèle dévoilé avec le 7D et qui offre une meilleure lisibilité en extérieur par la suppression s réflexions parasites à l'aide d'une couche d'indice identique à celle du verre, remplissant le vide entre la vitre de protection et la surface de l'afficheur LCD.
• Live View : modes classiques avec AF par détection de phase ou de contraste.
• Enregistrement vidéo Full HD 1020p (1.080 x 1.920 pixels) à 24 et 25 i/s. Vidéo HD 720p à 50 i/s. Plage de sensibilité et modes d’exposition pleinement utilisables, ou exposition manuelle. Déclencheur programmable pour la vidéo. Pas d'AF pendant le tournage.
• Construction pro sans concession autour d'un châssis-coque massif en fonderie de magnésium, sur lequel est vissée la monture d'objectif, libérant ainsi la cage reflex de toute contrainte. 76 joints d’étanchéité à l’humidité et au ruissellement (le bon sens veut qu'on ne l'utilise dans de telles conditions qu'avec des objectifs EF eux-mêmes étanches). Touches plus grandes avec réactivité instantanée.
• Antipoussière : par vibrations de la lame frontale du filtre passe-bas à l'aide de deux actuateurs piézoélectriques. Ce système a désormais fait la preuve de son efficacité pratique et, même s'il n'est pas parfait, il n'en constitue pas moins une avancée significative dont il n'est plus possible de se passer sur un matériel nouveau, surtout destiné aux pros du reportage.
• Double slot CF (UDMA) et SD HC.
• Nouveau transmetteur Wi-Fi compatible 802.11a/b/g (pas "n" : dommage pour les studios équipés d'une borne récente). Ce transmetteur assure le contrôle sans fil total de l’appareil et permet de déclencher simultanément et à distance plusieurs boîtiers. Il peut être connecté à un GPS par liaison Bluetooth et à un réseau local en Ethernet 100.
source : CI