Le Grand Palais a succombé au charme de Prince, qui a déployé son génie de musicien et ses talents de show man en revisitant ses classiques, lors du premier des deux concerts que la star américaine devait donner dimanche dans la nef du monument historique.
Prince sait soigner son entrée. A 16H50, une Mercedes noire entre directement dans la nef. La star baisse la vitre pour photographier les fans qui s'agglutinent autour du véhicule, puis traverse la foule entourée de ses gardes du corps.
A 17H00 précises, il apparaît sur scène, en veste noire et blanche sur pantalon de cuir, entouré d'une formation réduite -- un clavier, un bassiste, un batteur et trois choristes.
Une longue clameur monte dès les premières notes de "1999". Anonymes et célébrités -- Sliimy, Emma de Caunes, Sofia Coppola et son mari le chanteur de Phoenix Thomas Mars... -- se déhanchent comme un seul homme, malgré un son laissant parfois à désirer.
Prince, 51 ans, déploie son génie de musicien en revisitant entièrement son répertoire, se permettant de déconstruire ses plus grands tubes comme "Kiss", improvisant des solos de guitares tantôt funk, tantôt jazzy, parfois hendrixiens.
Si caractéristique, sa voix sensuelle monte dans les aigus avant de se faire chaude et profonde dans les secondes qui suivent, sur des classiques comme "Little Red Corvette", "Cream", "Raspberry Beret", ou des extraits de ses plus récents albums moins connus du public.
Il pimente son set de références, rendant un hommage endiablé à Sly and the Family Stone ou reprenant des extraits du "Le Freak" de Chic.
La simplicité du dispositif scénique, l'ampleur du lieu, le ciel gris de Paris qui éclaire la salle à travers l'immense verrière, créent une proximité inhabituelle entre les spectateurs et le musicien. Prince plaisante avec le public, qui lui obéit au doigt et à l'oeil lorsqu'il lui demande de sauter, taper dans ses mains, danser.
Charmeur, il lance en désignant la verrière: "Comment trouvez-vous ma maison? Je plaisante, je ne suis qu'un visiteur dans votre maison. Vous devriez être fier d'avoir une si belle ville".
Après un premier rappel, il fait mine de remonter dans sa voiture. Mais, cabotin, il s'offre une nouveau bain de foule avant de remonter sur scène pour deux morceaux. En une heure et quarante-cinq minutes, le premier des deux concerts de la soirée est bouclé.
"Ca fait 22 ans que je ne l'avais pas vu sur scène. Il a joué tout ce que j'aime, l'a déconstruit, revisité. Dans ce lieu, on avait l'impression d'être dans un concert privé, qu'il ne jouait que pour nous, nous parlait", s'enthousiasme Frédéric, venu de Lyon.
"Il a tellement de tubes qu'il n'a même pas besoin de faire de pause entre les morceaux. C'est un juke-box! Par contre, le son n'était pas terrible", déplore Delphine.
Prince avait annoncé mercredi qu'il donnerait deux concerts dimanche à 17H00 et 22H00 au Grand Palais, après avoir eu un coup de coeur pour le lieu en assistant au défilé Chanel la veille.
Les 11.000 billets mis en vente pour les deux concerts vendredi à 99 euros (debout) et 149 euros (assis) ont trouvé preneur en 77 minutes.
Prince continuera sa promotion à Paris cette semaine. Il se produira en showcase pour RTL dont il sera l'invité mardi, avant le Grand Journal de Canal+ mercredi