General Motors > Le café des arts
A vos plumes
curly-doll:
Fermeture à glissière
Nom commun, composé de trois mots. Dispositif mécanique permettant le raccordement et la séparation rapide de pièces de tissus. La fermeture se compose de deux bandes de tissus qui comportent des dents.
Ses dents prises dans une gencive de tissu
Font des lèvres cousues l’envers de l’attache,
Un noyau coulisse et son mutisme se fend
Dévoilant leur profondeur intime.
Les bandes sont mises l’une contre l’autre , les dents sont décalées.Le passage d’une navette permet d’emboîter les dents ou les séparer. On ouvre et ferme à l’aide de dents métalliques.
La carresse de la navette excite les rubans frisés.
Un leger plaisir jailli le long de leur ligne
Dans un va et vient langoureux
Jusqu’à la jouissance d’un point d’épine naissant.
La navette est une pièce comportant deux gorges qui se rejoignent d’un côté. Les gorges servent à glisser les dents lorsque l’on fait glisser la navette.
La languette pendante divise ce textile.
Elle glisse pour atteindre l’entredeux,
Cet abri lisse et métallique,
Cette barette,qu’elle quitte dans sa volupté.
Type d'attache particulièrement employé; disponible en métal ou en plastique, dans des styles, grosseurs et longueurs divers peut être cachée, complètement ouvrable ; pose variant en fonction de la place de la fermeture sur le vêtement.
Deux étoffes dentellées trop jeunes et peu flexibles
Luttent l’une contre l’autre, s’opposent à leur entrelacement.
Elles hésitent, s’observent, se craignent et se désirent.
En leur coeur se dresse une force.
D’un zip elles s’imbriquent et s’emboitent,
Consolident leur union : un point de passe.
Zip, zap, paf, clac, clash,
Ca déraille.
magellan:
Le retour d'un fantôme... cela faisait longtemps que je n'étais pas passé dans le coin!
Alors, je déterre un vieux topic où j'ai erré quelques instants...
Les carrés lumineux qui t’entourent
Ne laissent pas perler quelque espoir.
On t’a expliqué qu’il ne fait pas noir,
Que tes yeux te jouent des tours.
On te dit que tu ne vas pas si mal,
Alors que tu ne sens plus tes jambes.
Tu as encore tes mains, il te semble,
Quelqu’un la serre, ce n’est pas plus mal.
Tu t’interroges sur le sens des choses,
Et l’on évite de parler près de toi.
Un type est même venu parler de foi,
Alors que tu n’es pourtant pas morose.
Tu sens l’éther et la javel des couloirs,
Tu ressens la compassion qu’on te voue,
Mais tu vis la solitude qui rend fou,
Prisonnière dans une cage peinte en noir.
Chaque éveil se révèle être une douleur,
Il y a encore tant de choses à faire.
Et les souffrances, on lest fait taire,
A coup de piqûres qui ne te font plus peur.
Où es tu, fantôme perdu près de la vie ?
Tu ne sors pas totalement de ton corps.
N’as tu n’as pas encore accepté la mort ?
Alors que le temps, lui, sans toi, s’enfuit.
Tu es devenue bien silencieuse ce matin,
Etrangement sereine quand on te touche.
On ôte enfin le tuyau qui était dans ta bouche,
Et près de toi on parle calmement de fin.
Tes mains sont là, inertes et froides,
Elles ne réagissent à rien d’autre que toi.
Malheureusement elles ont tout le poids,
Des corps qui sont définitivement roides.
Tu respires encore, tu n’es pas partie.
On t’observe avec soin et minutie.
On se demande si tu luttes pour la vie,
Ou si ton corps a libéré ton âme pour l’infini.
Puis quelques mots, un balbutiement.
Tu murmures, personne ne t’entend.
Tes membres te répondent lentement,
Et enfin, tu lèves le drap doucement.
Tu es vivante, tu es encore parmi nous.
Tu n’es pas fantôme, tu es encore là.
Tu n’es pas morte, tu es encore là.
Tu n’es pas partie, tu es avec nous.
Bonjour, fantôme, comment vas-tu ?
magellan:
Texte de colère
Je n’ai rien demandé au monde qui ne s’ouvre pas à nous,
Je n’ai pas demandé à vivre sous les bombes d’un fou,
Je n’ai pas non plus demandé à ramper dans les égouts,
Pas plus que ma sœur ne voulait faire le tapin pour quelques sous.
J’aurais voulu connaître autre chose que les caniveaux,
Où plus de sang et de morts stagnent à la place de l’eau.
J’aurais voulu ne plus savoir ressentir ni pleurer,
Quand un voisin blessé à mort, ce matin, est tombé.
Je n’ai pas demandé au ciel de naître dans un pays en guerre,
Je ne lui ai pas demandé de ne plus avoir ni père ni mère,
Je n’ai pas non plus demandé de voir mes deux frères,
Se faire tuer parce qu’on a voulu changer le drapeau de ma terre.
J’aurais voulu leur offrir une sépulture décente,
Pouvoir les enterrer correctement, et pas sous la tente,
Laisser pourrir leurs corps en attendant une détente,
Parce que deux salauds se disputent la même sente.
Je n’ai pas demandé à savoir utiliser correctement un fusil,
Je n’ai pas demandé à devoir tuer celui qui est mon ennemi,
Je n’ai pas non plus demandé à voir le regard terni,
De ces gosses qui ne vivent plus que quelques heures chaque nuit.
J’aurais voulu ne pas connaître la faim et la peur,
Celle du combattant bien trop jeune, et qui pleure.
J’aurais voulu pouvoir me tenir chaque matin debout,
Et pas ramper sans arrêt pour éviter d’être tué sur le coup.
Je n’ai pas demandé de subir la chaleur et la famine,
Je n’ai pas demandé de devoir traverser des champs de mine,
Je n’ai pas non plus demandé de trembler devant un insigne,
Parce qu’un soi-disant policier me braque pour une rapine.
J’aurais voulu ne pas devenir un de ces réfugiés,
Ceux qu’on déplace et qu’on traque comme du gibier.
J’aurais voulu pouvoir me réveiller chez moi,
Dans mon propre lit, caché au chaud dans mes draps.
Je n’ai pas demandé à rester assis dans la rue,
Je n’ai pas demandé à être mendiant sous votre vue,
Je n’ai pas non plus demandé à vivre dans le froid qui tue,
Pas plus qu’à vous supplier parce que je suis un déchu.
J’aurais voulu pouvoir fermer ma porte chaque soir,
Et pas finir en centre dans une cage, dans le noir ;
J’aurais voulu être encore considéré comme un humain,
Et non comme un animal urbain et malsain.
Je n’ai pas demandé à subir et le mépris et l’indifférence,
Je n’ai pas demandé à vivre ainsi, dans votre France,
Je n’ai pas non plus demandé à avoir des béquilles pas de chance,
Et me tenir droit et hurler à tous que moi aussi je pense.
J’aurais voulu que dans la patrie de Descartes,
Que la donne soit honnête quand on distribue les cartes.
J’aurais voulu que le handicap ne soit pas une honte,
Et que l’on nous prenne tous pour ce qui compte.
Je n’ai pas demandé à devoir taire mes malheurs,
Je n’ai pas demandé à connaître l’horreur,
Je n’ai pas non plus demandé à voir ce violeur,
Plastronner devant les caméras, alors que les femmes ont peur.
J’aurais voulu que cette fille continue à grandir,
Sans avoir peur de sortir, et qu’elle puisse avoir un avenir.
J’aurais voulu qu’elle sache que je la respecte,
Et que tous les hommes ne sont pas des monstres infects.
J’ai grandi dans le béton, j’ai de la chance,
Je n’ai rien connu de tout ceci, je suis en France.
Paix à tous ceux qui connaissent ce quotidien,
Même si je sais que quelques mots, c’est trois fois rien…
magellan:
Ils se sont assis sur la colline,
Lui sans prénom, elle Emeline.
Regardant le lointain sans nuage,
Un ciel vide de tout présage.
Ils se sont embrassés en amis,
Lui n'a été satisfait qu'à demi.
Il a tû les regrets de l'aimer,
Elle, ce fantôme de son passé.
Les années passant, il a tant scruté,
Ce même ciel bleu comme hébété.
Aujourd'hui ce sera libéré du remord,
qu'il ira s'asseoir à nouveau sur le bord.
De drame à sourire le temps oeuvre,
Parfois il fait souffrir et il désoeuvre.
Mais un souvenir cher vaut la peine,
Même si parfois il se fait sale rengaine.
Et le soleil se perdra dans le lointain...
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